Kaosho Rochishin, le moine tatoué
Quelle est l’origine de la fleur de cerisier dans le tatouage traditionnel japonais ?
L’origine des traditions du tatouage japonais Irezumi (Ou encore Horimono) puise ses fondements dans l’art de Kuniyoshi, un graveur d’estampe qui a délivré une série de gravures nommée « Tsuzoku Suikoden Goketsu Hyakuhachnin no hitori » en 1822-1832.
Ses œuvres représentaient les 108 héros du roman « Suikoden » de Shi Nai’an. Dans sa réinterprétation, les hommes arboraient divers tatouages prenant des grandes parties du corps dans des mises en scènes très dynamiques. Au départ, les japonais n’avaient pas beaucoup d’intérêt pour le roman natif de Chine et c’est bien ces représentations qui vont impressionnés et faire naître un gain d’intérêt du grand public envers ces personnages tatoués.
C’est là que l’Irezumi d’aujourd’hui naquit dans l’effervescence de la passion envers cet art et ainsi, les Japonais voulurent se tatouer comme ces héros charismatiques. Kuniyoshi, face à la demande proéminente du peuple décida de rajouter des tatouages sur des personnages de l’oeuvre originale qui n’en avait pas, comme c’est le cas pour le personnage de Kaosho Rochishin.
Kaosho Rochishin, un moine pour le moins atypique.
Kaosho Rochishin ou de son nom original chinois « Lu Zhishen » est le treizième héros de la bande de brigands d’un total de 108. C’est un chiffre important dans la culture chinoise car le chapelet bouddhiste compte 108 grains. Les hors-la-loi sont des bandits professionnels mais parfois ce sont des anciens officiers de la dynastie qui cherchent à fuir un gouvernement corrompu à l’instar d’un Robin des Bois ou bien les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. Ainsi, Kaosho Rochishin était un grand consommateur d’alcool et vivait dans un village où il s’attirait souvent des ennuis. C’est le cas le jour où un boucher força une jeune femme à se marier avec lui, ce qui énerva le futur brigand qui le tua dans une joute.
Afin d’échapper aux représailles, il partit se terrer dans un monastère où il tenta d’y passer du temps. Las de la vie monastique qui lui était inconfortable, il ne put s’empêcher de désobéir aux règles et de s’alcooliser jusqu’à causer des dégâts dans le monastère.
Quels sont les tatouages de Kaosho Rochishin ?
Le moine est tatoué de fleurs de cerisiers sur fond noir tout le long du corps. On peut en voir de son dos jusqu’aux cuisses mais également sur ses bras. Le Gakubori est le domaine de la délimitation des tatouages avec le fond, dans lesquels on retrouve le Hikae pour les bras. On peut voir que Kaosho Rochishin porte un Hikae Gobu, étant la délimitation des bras en 5/10. Quant à son dos, on qualifie de « Kame no koh » (Dos de tortue) lorsque le tatouage prend l’entierté du corps jusqu’aux disques jambiers.
Les fleurs de cerisier représentent la saison du printemps et leur vie est courte. On utilise donc ce motif pour représenter la renaissance ou la vie rapide. On peut ainsi faire un parallèle avec Kaosho Rochishin qui change de vie mais qui mourra jeune.
