Nôgaku, le théâtre masqué

Qu’est-ce que le théâtre de Nô (Nogaku) ?

Le Japon possède son propre style de théâtre dramatique, qui a été désigné comme une « importante propriété culturelle intangible » par son gouvernement en 1957. Il s’agit du Nogaku (能楽), appelé par chez nous le « Théâtre de Nô ».
Selon Noel Péri dans « Bulletin de l’ecole française d’Extreme-Orient » (1909) , Le nô est né à la cour des derniers shogun de l’époque Kamakura, dans les écoles de dengaku au XIVe siècle.

Ses origines remontent pourtant à l’époque du VIIIe siècle. En effet, les danses traditionnelles festives en direction des dieux sont les racines de cet art si particulier.  Le théâtre de Nô est bien différent de son cousin grec, car il se me manifeste à travers la danse et les coeurs chantés sur l’estrade.

Bien qu’il existe des paroles dans ces pièces japonaises, le lyrisme n’est pas la priorité de cet art. C’est la beauté de l’émotion retransmise par les chanteurs, le son des instruments, la danse captivante des personnages mis en avant qui vont capter les spectateurs. C’est cela, l’essence même de ces pièces. Certes, déjà avec ces caractéristiques, le Nô est déjà bien différent du théâtre grec. Pourtant, la plus grande différence est encore dans la représentation des personnages principaux, qui sont tous vêtus avec des masques qui représente la catégorie à laquelle ils appartiennent : femme, homme, démon…

L’exemple de la pièce Dojo-ji

Les pièces du Nô sont bien différentes du « Kabuki », un théâtre bien plus festif et comique, aux traits volontairement exagérés. Le Nogaku est plus fin, plus délicat, plus spirituel, plus intellectuel. C’est le cas notamment avec la performance du temple Dojo-ji, réputé pour sa légende de Kiyohime, la femme devenue serpent à cause de son chagrin d’amour. Un article lui est consacré sur notre site afin d’obtenir plus de détails sur celle-ci.

Ainsi, dans cette vidéo ci-dessous, il est possible d’admirer la représentation théâtrale de la transformation du personnage principale. L’acteur majeur de l’oeuvre est nommé « Shite » dans le Nô. Son rôle est de danser et de chanter. Il rêvet au départ un masque d’Okame. Ce masque est réservé aux personnages principaux féminins. Néanmoins, elle ne gardera ce visage qu’au départ, car la colère la pousse à changer de visage et devenir un démon, rêvetant ensuite le masque du démon Hannya, sous la cloche du temple.Les acteurs secondaires, nommés « Waki » (littéralement « côté ») se mettent à toucher la cloche, criant « Atsui », qui signifie « chaud » en japonais. En effet, dans le mythe, Kiyohime brule la cloche du temple et tue l’homme qu’elle aime dans sa colère incontrôlable. Les « Waki » semblent passifs, mais ils sont en réalité actifs. Ils mettent en valeur l’acteur principal, comme les deutéragonistes du théâtre grec.

Quels sont les différents masques du Noh ? 

Le Nô est donc un théâtre où les exécutants principaux sont masqués, comme le « Shite » de la pièce Dojo-ji. Ce masque peut-être changé durant la prestation, dépendamment de son script. Ainsi, on peut subdiviser les masques dans différentes catégories majeures. Le masque change pour chaque statut social du personnage :

  • Les masques d’hommes : Chujo.
  • Les masques de femmes : Okame.
  • Les masques de personnes âgées : Waraijō.
  • Les masques d’esprits (vengeurs) : Hannya.
  • Les masques de démons : Beshimi.

Cependant, cette liste n’est pas exhaustive, ce n’est qu’un masque par catégorie, car la liste des masques du Noh s’élève à plusieurs centaines.A cela, s’ajoute le théâtre Kyogen, qui est une version comique, plus légère et parodique que le Nô. On peut y retrouver par exemple le masque de Saru.

Comment représenter un masque de Noh en tatouage Irezumi ?

Dans le tatouage traditionnel japonais, le masque de Nô est considéré comme le shudai, c’est à dire le sujet principal de l’oeuvre. La représentation d’un masque de Nô est très variée, car il existe un grand nombre de masques. 

Parmi les motifs les plus populaires, c’est clairement la Hannya qui est le plus représenté. Le plus souvent, on ne fait que sa tête. Il est possible d’y ajouter des languettes pour représenter particulièrement le Nô.Pour plus d’informations sur les règles de l’irezumi, consultez notre article ici.

UN PROJET DE TATOUAGE ?