Kiyohime, la femme serpent

Quelle est l’origine de Kiyohime ?

Kiyohime (Princesse Kiyo), est une légende transmise depuis des centaines d’années au temple Dojoji, à Hidakagawa au Japon. Il s’agit d’un temple très vieux dont la création date de l’an 700. Une monticule est disposée en son jardin, censée abriter le corps du défunt amant de celle-ci : Anchin.

Ainsi, cette histoire est une tragédie romantique entre une princesse et un moine, où les sentiments d’amour laissent finalement place à la jalousie et à la colère d’une femme envers un homme. Une haine vicérale, qui transcende la condition d’être humain jusqu’à pousser à la transformation en serpent.

Quelle est l’histoire de Kiyohime ?

A l’ère du 10e siècle, sous le joug du règne de l’empereur Daigo naquit Kiyohime, fille de Kiyoji Shoji de la province de Kii. Anchin, jeune moine bouddhiste de la ville de Shirakawa, décida de louer une chambre pour une nuit afin de se reposer lors de son voyage. Le manoir en question était celui de la famille de Kiyohime, qui tomba sous le charme du moine dès le premier regard. Ainsi, pendant cette soirée la jeune femme se faufila discrètement dans la chambre d’Anchin. Son coup de foudre fut si puissant qu’elle ne put plus réfléchir et se laissa consumer par la passion déraisonnée.

Une fois dans son lit, elle lui fit des avances, incapable de comprendre les refus de l’homme. Dans l’espoir de dormir en paix, Anchin consentit à la femme en lui disant qu’il reviendrait la voir sur le chemin du retour. Bien sûr, cela n’était que dans le but de lui faire plaisir.

Elle attendit inlassablement le retour de l’homme qui ne revint jamais. Kiyohime avait été trompée, et elle l’avait compris à ses dépends. Peu à peu, son chagrin d’amour se changea en colère dès que ses larmes se sont taries. Elle partit à la recherche du moine, les cheveux ébouriffés à force de les tirer, les pieds nues, elle poursuivit Anchin jusqu’à la rive. Hélas, l’homme avait déjà quitté la terre ferme à l’aide d’un passeur. Kiyohime se transforma en serpent et partit à la nage afin de le rattraper.

Anchin s’était caché dans la cloche du temple Dojoji, mais la princesse le retrouva et enroula la cloche avec sa queue, tout en crachant du feu sur celle-ci. Le pauvre anchin brûla sous l’excès de la rage de Kiyo, ne laissant ensuite qu’un corps sans vie. Lorsque la femme serpent reprit ses esprits suite à ses actes, elle ne put vivre avec ses remords et décida de mettre fin à ses jours en sautant dans la rivière d’Hidakawa.

Comment représenter Kiyohime en tatouage Irezumi ?

Dans le tatouage traditionnel japonais, Kiyohime est considérée comme un shudai, c’est à dire le sujet principal de l’oeuvre. Sa représentation la plus connue est celle de cette estampe de Tsukioka Yoshitoshi, où elle se transforme en serpent.

Son kimono possède deux motifs populaires. Celui avec les triangles représente le serpent, car les motifs rappellent les écailles d’un serpent. Quant à l’autre, il s’agit des vagues. Le fait qu’elles soient toutes similaires signifient au Japon le désir d’avoir une vie tranquille.

Les fleurs de cerisier montrent que la saison dans laquelle se passe l’estampe est le printemps. Pour plus d’informations sur les règles de l’irezumi, consultez notre article ici.

UN PROJET DE TATOUAGE ?